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Hydrocèle et kyste du cordon

Écrit par RP, chirurgien pédiatre.

Le kyste du cordon ou l'hydrocèle vaginale du garçon résulte de la mauvaise fermeture d'un petit canal qui existe lors de la vie intra-utérine pour permettre la descente du testicule. Ils peuvent s'associer à une hernie inguinale. Ce canal s'appelle le canal péritonéo-vaginal.

Selon la façon dont le canal reste ouvert traduit l'existence de l'hydrocèle

hydrocèle

ou du kyste du cordon.

 kyste du  cordon

 

La différence entre les deux n'est qu'une affaire de spécialiste, et n'a aucune incidence sur le traitement. Nous parlerons donc indistinctement de l'un ou de l'autre. Ils peuvent se manifester à tout âge chez l'enfant, mais la découverte est de moins en moins fréquente, à mesure que l'âge augmente. Le contenu est exclusivement formé de liquide, fabriqué par le péritoine et qui se résorbe régulièrement. Ceci est complètement différent de l'hydrocèle pouvant survenir chez l'adulte dont la cause est une maladie de la

vaginale testiculairemembrane très fine qui entoure le testicule entourant le testicule. 

Le plus souvent, ils se manifestent chez un nourrisson par une petite tuméfaction (une petite boule) au dessus du testicule (kyste du cordon) ou autour du testicule (hydrocèle), d'un côté ou de l'autre, voire des deux.

hydrocèle bilatérale

 

Cette tuméfaction est plus ou moins volumineuse, et a tendance à varier de volume dans la journée, traduisant le mouvement du liquide dans les deux sens. Elle diminue souvent lors du sommeil. Ils peuvent également s'associer à une hernie inguinale (même origine, mais canal beaucoup plus large, laissant passer des organes intra-abdominaux).

Habituellement, il n'y a pas de douleur en rapport avec cette anomalie. Seule une brutale augmentation de volume pourra entraîner une gêne ou une douleur au niveau des bourses. Aucun examen complémentaire n'est utile, en particulier aucune échographie. Une simple lampe de poche permettra de faire le diagnostic.

 

hydrocèle transillumination

 

La guérison spontanée est la règle dans 70 à 80% des cas. Celle-ci peut survenir jusque vers 9-12 mois. Après il n'y a plus aucune chance de guérison. La seule solution est donc chirurgicale. Celle-ci ne comporte pas de risque important, mais elle doit se faire sous anesthésie générale, avec les risques (très faibles) que cela implique. De même, ce n'est pas une intervention particulièrement compliquée, mais elle demande une minutie extrême pour ne rien abîmer. Elle doit être faite par un chirurgien qui en a une grande expérience, et au mieux par un chirurgien pédiatre.


L'intervention chirurgicale va donc consister exclusivement en la fermeture de ce canal péritonéo-vaginal (fermeture du robinet d'arrivée !). Celle-ci, comme nous le disions plus tôt, n'est pas particulièrement difficile. Deux méthodes sont possibles : la chirurgie traditionnelle et la cœlioscopievoie d'abord micro-invasive de l'abdomen, permettant de pratiquer des interventions avec une caméra et quelques autres points d'entrée (3 à 10mm), plutôt qu'une vraie incision qui abîme les muscles.

La cœlioscopievoie d'abord micro-invasive de l'abdomen, permettant de pratiquer des interventions avec une caméra et quelques autres points d'entrée (3 à 10mm), plutôt qu'une vraie incision qui abîme les muscles. ne semble pas avoir, à l'heure actuelle, démontré qu'elle était plus fiable, plus indolore ou moins dangereuse que la voie traditionnelle. Pour la plupart elle est réservée au traitement des récidives (qui malheureusement existent !).

La voie traditionnelle va consister en une petite incision du côté de la "boule", juste au dessus du pubis. Il va falloir libérer tous les éléments qui "collent" sur le canal,

 

hydrocèle intervention

 

c'est à dire les vaisseaux du testicule et le canal déférent. C'est cette libération qu'il va falloir mener minutieusement, sans rien abîmer. Tous ces éléments sont très fins et très fragiles chez le petit enfant. Une fois libéré, le canal est fermé (avec un fil qui se résorbera) et la cicatrice est refermée également avec des fils qu'il n'y aura pas besoin d'enlever.

Dans les services où on a l'habitude de s'occuper des enfants, on associe à l'anesthésie générale, une anesthésie régionale (sorte d'anesthésie locale élargie) pour protéger les petits opérés des douleurs dans la phase post-opératoire

Cette chirurgie (en dehors de la voie cœlioscopique) se fait toujours en "ambulatoire" (sortie le jour même si tout va bien).

Le retour à la maison se fait habituellement sans problème particulier, il n'y a pas de douleur, et la vie habituelle peut être reprise tout de suite. La crèche, la nourrice ou l'école peuvent être reprises dès le lendemain de la sortie. L'acivité sportive, chez les enfants plus grands, peut également être reprise très vite, même dès le lendemain si les enfants le souhaitent.

Les suites à long terme, n'ont pratiquement qu'une seule complication, c'est la récidive. Celle-ci reste exceptionnelle, et sera au mieux traitée par cœlioscopievoie d'abord micro-invasive de l'abdomen, permettant de pratiquer des interventions avec une caméra et quelques autres points d'entrée (3 à 10mm), plutôt qu'une vraie incision qui abîme les muscles..